Il aura fallu une épidémie dévastatrice et l’emploi de métaphores guerrières par les décideurs politiques pour légitimer l’intérêt de se pencher sur ce qui se joue du côté des « premières lignes ». Cet intérêt est devenu d’autant plus urgent que les professionnels de santé semblent être à la limite de leur engagement aux côtés des malades et frappés d’impuissance. Les analyses sociologiques et politiques sont nécessaires, mais pas suffisantes. De même, la philosophie de la médecine contemporaine, qui s’attarde volontiers sur l’éthique du care ou celle de la vulnérabilité pour renouveler les cadres d’analyse de la relation de soin, ne semble pas parvenir à saisir avec assez de précision les traits caractéristiques de cette « clinique de la première ligne ». Nous tenterons de l’éclairer en mobilisant notamment la figure antique d’un prédécesseur du thérapeute (le therapôn).
Jean-Christophe Weber est professeur de médecine interne à la faculté de médecine de Strasbourg. Il dirige un service de médecine interne aux hôpitaux universitaires de Strasbourg. Au sein de l’UMR 7117 (Archives Henri-Poincaré - Philosophie et recherches sur les sciences et les technologies), ses travaux de recherche portent sur la philosophie et l’éthique de la médecine.
Repères bibliographiques
Weber JC, « La vulnérabilité du médecin », in David Jousset, Jean-Michel Boles, Jean Jouquan (dirs), Penser l’humain vulnérable. De la philosophie au soin, Presses Universitaires de Rennes, p.281-296.
Weber JC, « Noli me tangere ! Proximité, soins, coronavirus », in F. Worms, JC Mino, M Dumont (dirs), Le soin en première ligne, Paris, PUF, 2021, p.59-67.
Virno P, De l’impuissance. La vie à l’époque de sa paralysie frénétique, trad. JC Weber, Paris, L’éclat, 2022.
Le vendredi 14 octobre à 18 h
Maison du design (entrée par la rue de la Trouille, grille en face du numéro 13)
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